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Mutation d'épissage

Question
Bonjour,

Y a-t-il des études en cours pour les mutations dites d'épissage ?
Si oui, quelles sont-elles ?
A l'avance, je vous remercie pour votre réponse.
Réponse
Bonjour,

De nombreux travaux sont réalisés pour étudier les mutations dites d’épissage. En effet, ces mutations, en fonction de leur localisation en particulier, peuvent être classées en mutations dites « sévères » ou encore « modérées ». Ainsi, les patients peuvent avoir une forme classique ou modérée de la maladie en fonction de la mutation d’épissage elle-même mais également en fonction de la 2ème mutation dont ils sont porteurs. Ces mutations sont étudiées par des équipes de biologistes généticiens qui tachent de mettre en évidence quels sont les retentissements de la mutation du gène sur la protéine CFTR.

Concernant plus particulièrement les traitements en cours de développement, de nombreuses études se déroulent actuellement ‘à la carte’. Ces thérapies ciblent la protéine défectueuse et, ainsi, diffèrent selon le type de mutation du gène CFTR. On distingue généralement 6 principales classes de mutations du gène CFTR : 1) classe I : absence de protéine ; 2) classe II : défaut de maturation de la protéine qui est dégradée ; 3) classe III : protéine non fonctionnelle ; 4) classe IV : fonction de la protéine altérée ; 5) classe V : protéine fabriquée en moindre quantité : 6) classe VI : protéine instable. Les 3 premières classes de mutations sont dites « sévères » alors que les classes IV, V et VI sont dites « modérées ».

Les mutations dites d’épissage, en fonction de leur retentissement sur le gène, sont soit des mutations sévères (classe I) soit modérées (classe V). Parmi les mutations de classe I, certaines sont associées à un arrêt prématuré de la fabrication de la protéine secondaire à un codon stop. Pour celles-ci, une nouvelle thérapie est en cours d’évaluation appelée Ataluren®. Ce médicament à prise orale et bien toléré permettrait de rétablir la fonction de la protéine altérée. Les premiers résultats encourageants ont montré la normalisation de la sécrétion de chlore chez des patients adultes et enfants. Son bénéfice sur la fonction respiratoire, les infections pulmonaires ou encore la qualité de vie des patients est en cours d’évaluation. Les mutations d’épissage appartenant à la classe I ne sont que rarement associées à un codon stop ; mais entraînent le plus souvent un décalage du cadre de lecture et, de ce fait, il n’est pas connu si elles pourraient être accessible à ce traitement.

Pour tous les patients, quelles que soient leurs mutations, de nombreuses équipes testent des molécules qui pourraient améliorer les symptômes respiratoires en particulier (traitements dits symptomatiques). Ainsi, des traitements sont en cours de développement pour fluidifier le mucus ou encore diminuer l’inflammation des voies respiratoires. Ces études peuvent bien sur concerner les patients ayant une mutation d’épissage de classe V par exemple (lien permettant d’avoir la liste des essais thérapeutiques en cours : www.cff.org/research/DrugDevelopmentPipeline/).


J’espère avoir répondu à votre question, bien cordialement,

Harriet Corvol
04.05.2011
La réponse est proposée par: Dr Harriet Corvol