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kiné faite à la maison par la maman

Question
Guillaume, bientôt 12 ans, atteint de mucoviscidose depuis sa naissance, et qui n'arrive plus bien à faire sa kinési avec un professionnel, doit-il faire sa kiné avec sa maman, dans la même pièce où se trouve les autres parents et enfants lorsqu'il est invité ?
Réponse
Bonjour cher utilisateur de e.CORN,
Votre question est double, n’est ce pas ? Guillaume doit-il faire sa kinésithérapie avec sa maman ? Guillaume peut-il la faire en présence d’autre personnes ?
1- Guillaume peut-il faire sa kinésithérapie avec sa maman ?
La réponse est « oui ». La « kinésithérapie» de Guillaume regroupe un ensemble de techniques, appliquées, pratiquées et enseignées par un kinésithérapeute. Elle peut se pratiquer hors la présence d’un kinésithérapeute, dès lors que Guillaume connaît les techniques et leurs applications et sait les réaliser seul. Dans le cadre d’une maladie respiratoire chronique, le patient doit pouvoir la pratiquer n’importe quand, 24h/24. Le kinésithérapeute accompagne son apprentissage. Lorsqu’il s’agit d’un enfant, les parents sont invités à apprendre également les techniques afin de participer à l’apprentissage de leur enfant. Lorsqu’il s’agit d’un adulte, on encourage également l’apprentissage de ces techniques par la personne proche du patient, pour l’encourager et le « coacher », comme on dit aujourd’hui.

2- Guillaume peut-il la faire en présence d’autre personnes ?
J’imagine que vous parlez là de la kinésithérapie « respiratoire » de Guillaume. Guillaume a en effet d’autres kinésithérapies à pratiquer pour préserver sa santé : des activités physiques, des assouplissements, du renforcement musculaire, des exercices respiratoires.
Pour ce qui concerne la kinésithérapie respiratoire, les manœuvres de désencombrement des voies aériennes supérieures (lavage de nez, reniflements) et de l’arbre bronchique (crépitements, toux, expectoration) génèrent des bruits.
Lorsque les sécrétions sont infectées, la toux et les expectorations projettent des gouttelettes de salive infectée dans un rayon de environ 2 mètres.
Guillaume et sa maman s’entourent de règles d’hygiène avant, pendant et après la séance (lavage des mains, port d’une surblouse, éventuellement d’un masque pour la maman, nettoyage des surfaces ayant pu recevoir des projections de salive lors des toux).
La proximité d’autres personnes durant ces manœuvres n’est pas souhaitable, notamment d’enfants, de personnes de santé fragile.
Si Guillaume et sa maman ne peuvent disposer d’un autre pièce pour réaliser la séance de kinésithérapie respiratoire, ce qui serait la meilleure option, il faut qu’ils puissent être à distance des autres personnes, Guillaume leur tournant le dos afin de les protéger des projections de salive. Dans ce cas, il faut que Guillaume, soit d’accord et se sente à l’aise pour faire sa séance en présence de personnes autres que ses parents. Il faut aussi que les autres personnes acceptent cela. On peut aussi imaginer que les personnes quittent la pièce le temps de la séance, puis de quelques minutes d’aération de la pièce après la séance.


Réponse complémentaire en lien avec la situation de Guillaume :
Guillaume adhère moins volontiers à faire sa séance de kinésithérapie respiratoire avec un kinésithérapeute. A l’adolescence, les jeunes peuvent entrer en opposition avec les choses établies. Peut-être perçoit-il le traitement de kinésithérapie respiratoire surtout comme un « travail imposé par les adultes » et peu comme des techniques à pratiquer pour préserver son capital santé, prévenir l’encombrement et les infections bronchiques et/ou traiter un encombrement ou une infection bronchiques.
L’accompagnement d’un jeune atteint d’une maladie chronique consistera à reprendre ces données avec lui et l’aider à bien comprendre ce qui lui arrive, ce qui se passe quand il fait ou prend tel traitement ou telle activité, ce qui se passe s’il ne le fait pas. En France, la démarche d’éducation thérapeutique mise en place dans les CRCM depuis quelques années œuvre à l’amélioration de la compréhension et de l’expertise des patients vis-à-vis de leur maladie. Nous vous encourageons à en parler avec le médecin qui suit votre enfant dans le CRCM .

Claudine Lejosne
04.11.2011