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pyo

Question
J'ai entendu dire qu'une étude allemande disait que la colonisation au pyo des personnes muco dépendait principalement de leur génotype et que les mesures d'hygiène à propos des eaux stagnantes étaient "inutiles". Qu'en pensez-vous ?
Réponse
Bonjour,

Un étude a été publiée en 2008 : "Pseudomonas aeruginosa in the home environment of newly infected cystic fibrosis patients." (Schelstraete ERJ 2008;31:822 - www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/?term=Schelstraete+ERJ+2008%3B31%3A822 - si vous avez la possibilité de lire l'anglais, cet article est disponible gratuitement).

Cette étude démontre qu’il n’est pas aisé de déterminer l’origine de la colonisation à pseudomonas aeruginosa à domicile. Pour la moitié des nouveaux colonisés, le pseudomonas aeruginosa n’a pas été retrouvé au domicile des patients, mais pour l’autre moitié, l’environnement du domicile semble impliqué avec notamment la salle de bains comme zone à risque.

Ainsi autant il est maintenant prouvé qu’une colonisation à pseudomonas aeruginosa est possible en établissement de sante et entre patients, autant l’origine de la colonisation à domicile reste floue.

Il semble maintenant trop tôt pour dire que les mesures d’hygiène à propos des eaux stagnantes soient inutiles mais nous attendons avec impatience des études de grande ampleur afin d’orienter les familles et les patients vers de nouveaux conseils.

Merci pour votre question
Bien cordialement
Yann Kerneur
12.04.2013
La réponse est proposée par: Yann Kerneur
"29.04.13:

En effet, une étude américaine sur ce sujet a été publiée récemment. Il s'agit de l'étude observationnelle EPIC (Rosenfeld et al, J Cyst Fibros 11:446-453, 2012.).
889 patients de moins de 12 ans ont été inclus dans cette étude. Les données recueillies concernaient leur génotype et leurs activités de loisirs. L'analyse statistique visait à montrer si certains de ces facteurs pouvaient être considérés comme "à risque" d'une colonisation précoce à pyo.

Les résultats montrent que le génotype a le plus d'influence sur l'âge de la première acquisition de pyo : les patients avec un génotype de 2 mutations de classe I à III avaient un âge médian de 2,9 ans à la première colonisation tandis que les patients avec un génotype présentant au moins une mutation de classe IV ou V avaient un âge médian de 10,3 ans.

Aucun des autres facteurs évalués, comme par exemple l'utilisation d'une piscine ou d'un jacuzzi ou encore la participation à des activités sociales avec d'autres patients ne s'est avéré, statistiquement, représenter un facteur de risque pour la colonisation précoce à pyo.

Toutefois, les experts ont des avis différents sur ces données : certains, sur la base de ces résultats, considèrent qu’il ne faut donc pas trop vouloir limiter les activités de loisirs des patients. D'autres experts estiment que l’influence du génotype sur l’âge à la première colonisation à pyo est connu depuis longtemps, et qu’il est évident que les patients présentant un génotype « à haut risque » seraient encore plus à risque s’ils sont exposés à des quantités importantes de pyo (mais cela nécessite d’être démontrer par des études complémentaires).
En conséquence, on pourrait donc effectivement retarder l'âge de la première acquisition de pyo par des comportements prudents limitant autant que possible les risques d’exposition au pyo.

De plus, la méthodologie de cette étude ne permet pas d’aboutir à des résultats pouvant apporter des conseils concrets. Par conséquent, les données restent fragmentaires et les recommandations visent généralement à trouver un bon compromis « bénéfice (maintien de la meilleure qualité de vie possible) / risque (évaluation du degré de risque réel) ».

D. d'Alquen"