Attention: bien que certaines informations puissent être encore d'actualité dans un an, d'autres renseignements pourraient n'être plus à jour dans 3 mois. Si vous avez le moindre doute, n'hésitez pas à nous interroger.

anatomo-pathologie

Question
Bonjour,
Veuillez m'excuser pour cette question très sombre.
S'ils ont manifesté ce souhait ou accord de leur vivant (dit-on toujours que l'on peut "léguer son corps à la science" ?), des patients mucos décédés sont-ils parfois autopsiés ? Non pas au sens légiste mais avec le but de faire avancer les connaissances en examinant les poumons, les voies digestives etc... et de voir précisément ce qu'il se passe dans ces organes atteints ?
Merci. Bien cordialement.
Réponse
Bonjour.

Pour répondre à votre question je me permets de redéfinir l’autopsie, le don du corps à la science et le don d’organe, trois termes qui peuvent prêter à confusion.
L’autopsie appelée médico-scientifique est parfois réalisée afin de découvrir les causes médicales d’un décès. Elle se fait le plus souvent à la demande de l’équipe médicale qui avait en charge le patient et pour laquelle la cause du décès n’est pas claire. Elle est réalisée par un médecin anatomo-pathologiste. En France l’autopsie médico-scientifique est réalisée dans moins de 5% des décès. Dans ce cas il n’y a pas de protocole de recherche effectué sur les différents organes mais cela permet de faire avancer la connaissance médicale.

Le legs ou don de son corps à la science est différent. Il se fait à une faculté de médecine afin de permettre à des étudiants d’apprendre l’anatomie et à des médecins de mettre au point ou de perfectionner de nouvelles techniques le plus souvent chirurgicales. La décision doit être anticipée de son vivant, la demande est faite par écrit auprès de l’établissement le plus proche et la personne reçoit une carte qui sera nécessaire aux procédures de transferts lors du décès. En France 2500 à 3000 legs sont faits par an.

Enfin le don d’organe consiste à prélever des organes ou des tissus fonctionnels d’un corps humain pour traiter des patients dont les organes essentiels sont déficients. Le prélèvement se fait sur des personnes en état de mort cérébrale. Chacun d’entre nous est considéré comme un donneur potentiel après sa mort à moins de s’y être opposé de son vivant en s'étant inscrit dans le Registre National des Refus. Il existe en France des protocoles de recherche sur les organes déficients qui sont retirés lors de la greffe afin de mieux comprendre leurs dysfonctionnements et en particulier dans la mucoviscidose. Les patients en sont informés et ont signés un consentement éclairé avant leur inscription sur liste d’attente de greffe.

Ainsi le don de son corps à la science permet de faire avancer la recherche et la connaissance scientifique de même que la participation à des protocoles de recherche clinique de son vivant.

Cordialement,
Dr Nadine Dufeu
15.05.2013
La réponse est proposée par: Dr Nadine Dufeu