Médecine douce

Question

Bonjour,

Patiente de 26 ans, je me pose souvent la question des bénéfices que pourraient apporter homéopathie, phytohérapie, arômathérapie... Ce que j'appelle «Médecine douce».
Dans le cadre du traitement de la muco, je déplore le fait qu'on s'attache quasi exclusivement à traiter la muco qu'avec les médicaments traditionnels. Loin d'avoir dans l'idée de les remplacer, je suis convaincue (ou plutôt, j'imagine) que la combinaison du traitement classique aux médecines douces serait bénéfique.
Ces pistes complémentaires sont-elles explorées ?
Quels conseils donneriez-vous ?

Je vous remercie.

Réponse

Bonjour et merci pour votre question sur un thème qui est souvent abordé par les patients, parents et qui a déjà fait l'objet de 9 questions sur Ecorn:
vous les retrouverez en allant sur la page des thèmes: ecorn-cf.eu/index.php?id=question-list&L=5 puis en bas et à droite il y a des mots clés: cliquez sur "médecines complémentaires".
Comme pour beaucoup de maladies chroniques pour lesquelles les traitements traditionnels sont le plus souvent des traitements symptomatiques, la question du bien être et d'approches complémentaires est soulevée par les patients. Si certaines "thérapies" sont bénéfiques par le bien-être qu'elles apportent, peu ont bénéficié d'essais cliniques randomisés qui permettent d'affirmer avec certitude leur efficacité supérieure à un placebo. Il est vrai que pour beaucoup, la réalisation d'un essai en double aveugle est peu réalisable. Les enquêtes auprès des utilisateurs peuvent rapporter un bienfait par les patients, mais l'interprétation est difficile car la décision émane du patient (ou de ses parents) et non d'une prescription dont la responsabilité est portée par un médecin.
S'il n'existe aucune publication "scientifique" à ma connaissance sur acupuncture, homéopathie, phytothérapie, arômathérapie, les approches liées à l'exercice physique ont fait la preuve de leurs bénéfices. Le chant est apprécié par de nombreux patients et a l'intérêt de ne pas avoir d'effets secondaires, même si une méta-analyse récente n'est pas concluante sur ses bénéfices. On trouve aussi des publications sur l'hypnose pour le traitement de certaines douleurs. Une récente étude française n'a par contre pas réussi à prouver l'intérêt de l'ostéopathie pour le traitement de la douleur dans la mucoviscidose.
Concernant les suppléments nutritionnels, le curcuma, l'ail, les huiles de poisson semblent intéressantes in vitro, mais là aussi la preuve et le dosage chez l'homme ne sont pas encore connus précisément. Pour le curcuma, après un engouement important, le soufflé est retombé et des questions se posent sur ses potentiels risques à hautes doses et sur les interactions éventuelles avec d'autres thérapeutiques.

Je vous encourage à discuter des approches qui vous attirent afin de voir avec l'équipe spécialisée qui vous prend en charge si elles sont adaptées à votre situation et si elles ne comportent pas de risques connus.

Bien cordialement,

Dr Sophie Ravilly

18.06.2013

Références:
Use and sanctification of complementary and alternative medicine by parents of children with cystic fibrosis: www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23551048

Complementary therapies in cystic fibrosis: nutritional supplements and herbal products: www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23178411

Singing for children and adults with cystic fibrosis. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20464761

The use of complementary and alternative medicine among pediatric cystic fibrosis patients. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19049303

Curcuma: Questions and answers: www.cff.org/images/customcontent/CurcuminQAFinal.pdf (attention : date de 2005)